La vie de Poggio Bracciolini, un humaniste italien avant l’heure

Johannes Franciscus Poggius de Bracciolinis, connu en Italie sous le nom de Poggio Bracciolini ou appelée en France, Le Pogge, est né le 11 février 1380 dans la patrie de Pétrarque. A 18 ans, il se rend à Florence où il étudie le latin avec un disciple et ami de Pétrarque. Il rentre sous la protection de Cosme de Médicis et, en 1403, il rentre au service du cardinal de Bari. A la cour du pape, il est chargé de rédiger des brefs et des actes. La période n’est pour autant pas de tout repos puisque nous sommes en plein schisme papal, entre un Pape en Avignon et un Pape à Rome. Entre 1415 et 1417, il exhume des textes qui n’ont pas été lus depuis des siècles et font de lui un héros intellectuel. Il fait alors un travail de copiste et permet à l’Occident de redécouvrir des auteurs de l’Antiquité comme Cicéron, Plaute ou Lucrèce. On lui doit aussi la redécouverte du Satiricon. Il est alors en contact avec Nicolas de Cues, un philosophe humaniste du XVe siècle. A partir de 1422, il s’installe à Rome auprès du pape et il compose différents dialogues (Sur l’Avarice en 1429 et De Varietate Fortunae en 1431. Poggio a aussi contribué à la naissance de l’archéologie en faisant des fouilles là où allaient les troupeaux. En 1431, le siège de Rome par les Colonna oblige le pape Eugène IV a fuir déguisé en moine et Poggio et fait prisonnier par des mercenaires au service du duc de Milan. En 1436, il se marie avec une fille de dix-huit ans, issue d’une famille noble, alors qu’il en a cinquante-cinq, et publie le dialogue Un vieux doit-il se marier ? En 1447, le pape Nicolas V est élu et permet au Poggio de retrouver son activité littéraire. Entre 1447 et 1448, il écrit un texte intitulé Contra Hypocritas qui est un ensemble d’anecdotes anticléricales. Il rédige également ses Facéties entre 1438 et 1452, qui en font un « best seller » pour l’époque. Il quitte ses collègues en 1453 parce qu’il vient d’être élu chancelier de Florence. Le reste de sa vie est consacré à l’écriture et à la traduction. Il meurt à soixante-dix-neuf ans en 1459 avec de nombreux enfants, légitimes ou non. Admiré par Rabelais ou Voltaire, le Pogge est une des figures de l’humanisme italien.

Source :

Le Pogge, Un vieux doit-il se marier ? Paris, Les Belles Lettres, 2004

Une réponse à « La vie de Poggio Bracciolini, un humaniste italien avant l’heure »

Répondre à Un vieux doit-il se marier ? [Surtout avec une fille de 18 ans] : à la découverte d’un texte du XVe siècle – Le site du Shifâ' Annuler la réponse.