Pour commencer la lecture de ce qui suit, je vous conseille de vous référer à la liste des personnages de l’Iliade disponible ici.

- Chant I : La peste envoyée par Apollon et la colère d’Achille
- Chant II : Le rêve envoyé par Zeus à Agamemnon pour lancer la bataille contre Troie et ce qui s’ensuit, notamment l’énumération des navires achéens
- Chant III : Vers une trêve entre Achéens et Troyens ? Ménélas vs Pâris
- Chant IV : La dispute entre les dieux et la rupture de la violation du serment
Note : Pour un résumé complet de l’Iliade, de l’Odyssée et des textes relatifs à Troie, voir : https://lesitedushifa.fr/a-la-decouverte-du-cycle-troyen/
Chant I : La peste envoyée par Apollon et la colère d’Achille
Les premiers vers de l’Iliade sont célèbres, tout autant que ceux de l’Odyssée :
Cette colère d’Achille fils de Pélée, déesse, chante-la !
Je la maudis. Aux Achéens, elle imposa mille douleurs,
elle jeta dans l’Invisible tant d’âmes solides
de héros, et d’eux fit le butin des chiens
et le repas des oiseaux. (V.1 à 5)[Et en grec ancien pour le plaisir des yeux]
Μῆνιν ἄειδε θεὰ Πηληϊάδεω Ἀχιλῆος
οὐλομένην, ἣ μυρί᾽ Ἀχαιοῖς ἄλγε᾽ ἔθηκε,
πολλὰς δ᾽ ἰφθίμους ψυχὰς Ἄϊδι προΐαψεν
ἡρώων, αὐτοὺς δὲ ἑλώρια τεῦχε κύνεσσιν
Tout commence par la querelle entre Achille et Agamemnon : Chryséis, la fille du prêtre d’Apollon, a été enlevée par Agamemnon. Cela déclenche la colère du dieu qui, pendant neuf jours, envoie la peste dans les armées grecques (vers 1 à 22). Le père de Chryséis vient supplier Agamemnon de lui rendre sa fille contre une rançon, mais le roi refuse et insulte le prêtre. Le vieillard prie Apollon de punir les Grecs et c’est la raison pour laquelle la peste déferle dans les rangs grecs durant neuf jours (vers 17 à 53).
Le dixième jour, Achille demande à Agamemnon d’interroger un devin pour savoir quoi faire puisque la peste les empêche de poursuivre le combat. Cette idée lui vient d’Héra qui cherche à les protéger. Le devin, Calchas, encourage Achille à convaincre Agamemnon de rendre Chryséis et Agamemnon finit par s’en mêler :
De ses yeux mauvais il fixa d’abord Calchas et dit :
« Prophète de malheurs, tu ne m’as jamais rien dit qui vaille.
Il est toujours cher à ton coeur de prédire le mal.
Une parole noble, jamais tu ne la dis ni ne l’accomplis.
Tu dis maintenant aux Danaens, en interprétant le dieu,
que le Frappeur lointain leur impose des douleurs à cause de cet homme,
parce que la rançon éclatante de la jeune Chryséis,
je n’ai pas voulu l’accepter. En effet, je préfère, de beaucoup,
garder la fille chez moi ; je la préfère même à Clytemnestre,
ma femme légitime, car elle n’est moins bonne
ni de stature, ni de taille, ni en esprit, ni en ouvrages.
Mais soit ! J’accepte de la rendre si c’est le mieux.
Je préfère que le peuple soit sauf, plutôt que détruit.
Préparez-moi tout de suite une part d’honneur, que je ne sois pas le seul
Argien qu’on n’honore pas. Cela n’est pas décent.
Vous le voyez tous, ma part d’en va ailleurs. » (v. 105-121)
S’ensuit une dispute entre Agamemnon et Achille au sujet de Chyséis et du trésor volé aux Troyens : chacun a eu sa part mais la colère d’Apollon ne peut qu’entraîner la défaite. Agamemnon finit par consentir à rendre Chryséis et à faire des offrandes à Apollon (vers 54 à 150).
Achille poursuit sa colère en reprochant à Agamemnon de vouloir lui voler sa part du trésor en échange de Chryséis. Achille décide de retourner en Phtie et Agamemnon ne le retient pas :
« Fuis donc, si ton cœur le commande. Pour ma part,
je ne te prie pas de rester à cause de moi. Il y en a d’autres près de moi
qui m’honorent, et surtout Zeus l’avisé.
Tu m’es le plus détestable des rois que Zeus a nourris,
car la querelle est ton amie, avec ses guerres et ses combats.
Et si tu es plus fort, c’est qu’un dieu te l’a donné.
Rentre chez toi avec ta bateaux et tes compagnons
règne sur les Myrmidons ! Tu ne comptes pas ;
ta rancœur ne me pèse pas » (v. 173 à 180).
Déçu, Achille veut s’en prendre à Agamemnon mais Athéna se montre à lui sur conseil d’Héra et lui conseille de l’injurier mais de ne pas le blesser physiquement car « Un jour, il y aura près de toi des dons éclatants d’une valeur triple pour la violence qu’on te fait » (V.213-214). Achille s’en prend donc verbalement à Agamemnon et Nestor tente de jouer les médiateurs pour calmer la fureur d’Achille. Néanmoins, la dispute se poursuit malgré les conseils de Nestor (vers 150 à 303).
Achille s’en va avec Patrocle, son ami, et Agamemnon prépare le retour de Chryséis ainsi que l’hécatombe pour Apollon. Agamemnon, toujours en colère contre Achille, demande à ses serviteurs d’aller enlever Briséis, une femme capturée par Achille. Ce dernier explique qu’il n’en veut qu’à Agamemnon et non à l’ensemble des Grecs et demande à Patrocle de donner Briséis à Agamemnon (vers 318 à 348).
Triste, Achille implore sa mère, Thétis, une divinité de la mer, qui vient le consoler. Achille lui explique la situation et présente le partage du butin : il raconte également le sac de Thébé, une ville en Asie Mineure, ainsi que les trésors volés. La jeune Chryséis a été enlevée à ce moment-là (v. 348 à 369). Toujours en colère, Achille demande à sa mère de suggérer à Zeus de punir les Achéens en donnant la victoire aux Troyens (v. 370 à 413). Thétis accède à la demande de son fils et l’on apprend que son destin est déjà scellé : « Ton destin est de peu, et non d’un temps long ! » (v. 416), mais Zeus est indisponible à ce moment précis puisqu’il est chez les Ethiopiens. Elle lui demandera de l’aide à son retour (v. 414-427).
Du côté des Achéens, Ulysse procède à l’hécatombe en l’honneur d’Apollon et rend Chryséis à son père. Ce dernier prie Apollon de cesser les malheurs fondant sur les Grecs et le dieu exauce son vœu (v. 430-533). Durant ce temps-là, Zeus et Héra se disputent à propos du stratagème secret mis en place avec Thétis. Héphaïstos les calme et tente d’avertir sa mère sur les risques qu’il y a à provoquer Zeus (v. 430-533).
Chant II : Le rêve envoyé par Zeus à Agamemnon pour lancer la bataille contre Troie et ce qui s’ensuit, notamment l’énumération des navires achéens
Zeus, sur demande de Thétis, envoie un rêve à Agamemnon pour l’encourager à prendre Troie parce que tous les dieux sont d’accord. C’est, en réalité, un plan pour venger Achille. Rêve, une divinité, arrive donc sous les traits de Nestor afin de parler à Agamemnon et lui demander de prendre Troie (v.1-v40). Agamemnon convoque une assemblée et raconte son rêve. Nestor, le plus sage des Achéens, donne raison à Agamemnon et l’Assemblée est en effervescence (v.86-93) :
« Les hommes se précipitaient
comme vont les groupes d’abeilles serrées,
qui, toujours renouvelées, s’éloignent de la pierre creuse,
grappes qui volent au-dessus des fleurs du printemps –
les unes ont en masse volé là et les autres là -,
ainsi, leurs groupes nombreux sortis des bateaux et des baraquements avançaient devant le rivage profond, massivement, vers l’Assemblée »
Les « Neuf hérauts » se mettent alors à crier pour les calmer et Agamemnon se rend compte qu’il a été dupé par Zeus. Il propose de reprendre les navires pour retrouver de nouveaux alliés (v. 96-141). Les Achéens rejoignent les bateaux et, de son côté, Héra envoie Athéna auprès des Achéens pour leur donne le courage de reprendre la guerre contre Troie. C’est alors qu’Athéna parle à Ulysse pour le convaincre de rester combattre :
Vous laisseriez leur objet d’orgueil à Priam et aux Troyens,
Hélène d’Argos, à cause de qui tant d’Achéens
sont morts à Trooie, loin de la terre bien-aimée de la patrie ?
Va, tout de suite, par la troupe des Achéens, ne te retiens pas ! (v. 176 et s.)
Ulysse parvient alors à revenir vers Agamemnon pour parler aux Achéens et les convaincre de rester. Mais un Achéen, Thersite, détesté par Ulysse et Agamemnon, intervient en insultant Agamemnon en lui reprochant d’avoir humilié Achille et en lui demandant de quitter les terres Troyennes (v. 211-245). Ulysse lui répond et Thersite est humilié devant tout le monde (v. 245-277). A la suite de cela, Athéna, sous la forme d’un héraut, encourage la prise de Troie en racontant la manière dont Zeus s’est débarrassé de Cronos (v. 277-355). Nestor encourage Agamemnon à faire le tri dans ses troupes pour savoir qui est digne d’aller faire la guerre à Troie (v. 356-368) et Agamemnon revient sur le rêve envoyé par Zeus : il réalise des sacrifices aux dieux pour la victoire, en particulier à Zeus (v. 369-418).
Zeus refuse de répondre aux demandes d’Agamemnon et les sacrifices continuent. Nestor propose alors d’aller chercher le peuple en navire (v. 419-440). Agamemnon réunit ses troupes et Athéna encourage l’ensemble des Achéens présents à combattre, « comme le feu qui efface embrase une forêt immense » (v. 455) et « Comme les peuples innombrables des mouches en trope compacte qui vont et viennent dans l’étable d’un troupeau à la saison du printemps, quand les vases sont inondés de lait, aussi nombreux » (v. 469 et s.). [V. 441-484]. Homère en appelle aux Muses pour connaître les différentes armées et énumère les bateaux présents (v. 485-494). En résumé, il évoque :
– Les Béotiens, notamment les héros qui tenaient Thèbes ; les Phodiciens ;
– Les Locriens (conduits par Ajax, fils d’Oïlée et Ajax fils de Télamon ; Les Albantes ; Les hommes qui tenaient Athènes « la citadelle bien bâtie » (v. 546). Diomède fait son apparition (v. 567).
– Agamemnon conduisant cent bateaux (v. 576), Ménélas qui veut récupérer Hélène (v. 590). Ulysse fait partie de l’équipage (v. 631), lui qui « valait Zeus pour l’intelligence » (v. 636). De même, Tlépomène, le fils d’Héraclès (Hercule) fait partie de l’équipage (v. 653).
– Les Myrmidons, commandés par Achille, restent dans leurs navires à cause de la colère d’Achille.
– Les meilleurs des soldats étaient Ajax, le fils de Télamon, derrière Achille. Il disposait des meilleurs chevaux (v.494-785).
Un messager arrive à Troie et Iris, une déesse, suggère à Priam de se regrouper autour d’Hector, l’un des fils de Priam. Les Troyens se mettent en ordre de bataille, notamment Enée, le fils d’Anchise et d’Aphrodite (héros de l’Enéide), et l’un d’entre eux, commence la bataille : Amphimakhos se fait tuer par Achille (v. 870) (V.786-877).
Chant III : Vers une trêve entre Achéens et Troyens ? Ménélas vs Pâris
Les Troyens et les Achéens avancent les uns vers les autres. Pâris se place devant les Troyens et défie les Achéens :
Alexandre (Pâris) semblable aux dieux se plaça devant les Troyens.
Il avait sur les épaules une peau de panthèse, un arc courbe
et une épée. Agitant deux lances coiffées deux bronze,
il appelait chacun des meilleurs parmi les Argiens (les Grecs)
à l’affronter force contre force dans le carnage affreux (v.16 et s.)
Ménélas, protégé par Arès, le remarque et cherche à s’attaquer à lui, lui reprochant sa lâcheté, ce qui amuse les Achéens. Pâris est donc humilié par Hector et Pâris propose un duel avec Ménélas (v. 46-75). Hector s’avance vers les Achéens et propose le défi lancé par Pâris à Ménélas (v. 90-94):
Lui, au milieu et Ménélas chéri d’Arès
combattront seuls pour Hélène et tous les biens.
Celui des deux qui vaincra et sera le plus fort
prendra comme il convient tous les biens et la femme, et les mènera chez lui.
Ménélas accepte le défi qui signifierait la paix entre les Troyens et les Achéens après neuf ans de guerre (v. 95-120). Iris vient voir Hélène, sans que Zeus lui ait demandé, pour la prévenir du défi et lui donner envie de retrouver Ménélas. Priam, le roi de Troie, surveille de son côté les événements sur les remparts de Troie. Hélène et Priam discutent et Priam qui lui explique qu’il n’a rien à se reprocher. Il cherche également à identifier les différents Achéens : Hélène lui présente Agamemnon, Ulysse, Ajax, Idoménée, le petit-fils de Minos, le roi de Crète. En revanche, elle ne voit pas ses deux frères, Castor et Pollux, et s’en étonne (rappelons qu’ils sont déjà morts comme nous l’avons vu dans les Chants Cypriens) (v. 121-159).
Priam est incité à descendre par les Troyens pour assister au combat. Les sacrifices sont terminés et Agamemnon prononce un serment à Zeus :
« Zeus Père, maître de l’Ida, le plus glorieux, le plus grand (…)
S’il arrive qu’Alexandre massacre Ménélas,
qu’alors il détienne Hélène et tous les biens,
et nous, nous ferons retour sur les bateaux franchisseurs de mer.
Et s’il arrie que le blond Ménélas tue Alexandre,
les Troyens devront alors rendre Hélènes et tous les biens,
et paieront aux Argiens une récompense qui convienne
et qui reste valide chez les hommes à venir » (v. 276 et s.)
(V.245-303)
Priam rentre à Ilion et le combat peut commencer. Zeus est de nouveau invoqué et Pâris s’arme. Ménélas et Pâris se font face et Pâris envoie sa lance sur le bouclier de Ménélas qui résiste. Ménélas lance aussi sa lance sur Pâris et touche le bouclier en le faisant éclater. Ménélas se jette alors sur Pâris avec son « épée cloutée d’argent » (v. 361) et frappe Pâris sans le toucher puisque l’épée éclate. Ménélas saisit Pâris qui est jeté au milieu des Achéens mais Aphrodite vient à son secours en lançant une forte brume et en le ramenant dans sa chambre (v. 304-382). Athéna va chercher Hélène et lui explique que Pâris l’attend dans sa chambre. Hélène reconnaît Athéna, lui explique qu’elle veut retourner chez Ménélas puisque c’est lui qui a gagné. Mais Athéna la menace, ce qui effraie Hélène. Elle est ensuite auprès de Pâris et a des mots très durs par rapport à sa lâcheté face à Ménélas. Pâris lui répond en lui expliquant que Ménélas a été aidé par Athéna et lui propose d’aller se coucher (v. 383-447).
Ménélas, pendant ce temps-là, cherche Pâris, tout comme les Troyens, et Agamemnon en déduit que la victoire revient à Ménélas et qu’Hélène doit lui être restituée (v. 448-460)
Agamemnon, le seigneur des hommes, leur dit :
« Ecoutez-moi, Troyens et Dardaniens et alliés,
la victoire, de toute évidence, est à Ménélas chéri d’Arès.
Vous, Hélène d’Argos et les biens qui sont avec elle,
rendez-les, et payez la récompense qui coivient
et qui doit rester valide chez les hommes à venir (v. 455 et s.).
Chant IV : La dispute entre les dieux et la rupture de la violation du serment
Les dieux se disputent sur l’Olympe : Zeus veut que la victoire soit accordée à Ménélas en dépit du soutien des différents dieux qui ont soutenu Pâris. Héra, de son côté, veut ravager Troie et Zeus l’interroge à ce sujet. Mais il la laisse faire en disant que Priam est son préféré. Héra lui répond alors que Argos, Sparte et Mycènes (villes grecques) sont ses villes préférées. Elle encourage aussi Zeus à envoyer Athéna provoquer les Troyens afin qu’ils violent le traité de paix avec les Achéens. Zeus approuve ce plan (v.1 à 73).
Athéna redescend de l’Olympe et encourage les Troyens à attaquer Ménélas (v. 74-103) qui est attaqué à coups de flèches (v. 104-126). Malgré tout, Athéna écarte la flèche mais Ménélas est blessé (v. 127-147). Agamemnon, apprenant la nouvelle, jure de partir si Ménélas meurt (v. 148-182) et un médecin, Machaon, est appelé pour soigner Ménélas (v. 183-221). Agamemnon encourage au final à reprendre le combat (v. 223-249) et passe l’armée en revue (v. 250-419). Avec l’aide des dieux, notamment Arès et Athéna, la guerre reprend (v. 420-545).


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