
- Le conflit contre Antiochos III et la fin d’Hannibal (196-188)
- Scipion l’Africain vs.Caton l’Ancien
- La troisième guerre macédonienne (172-168)
- La paix en Ibérie et de nouveaux troubles à venir… (168-146)
- Sources :
En 196 (cf. ici), Rome se croit en paix vis-à-vis de l’Orient puisque la Macédoine a été vaincue et Carthage est asservie après sa défaite lors de la deuxième Guerre Punique (ici). Mais un nouveau personnage avance ses pions sur la Macédoine et sur Rome : Antiochos III.

Le conflit contre Antiochos III et la fin d’Hannibal (196-188)
Antiochos III (242-187 av. J-C), est roi séleucide (la Syrie) de 223 à 187, ce qui correspond à la Syrie actuelle. Expansionniste, il s’attaque à la fois à l’Egypte des Ptolémée et à la Grèce. Or, en arrivant sur la côte de l’Anatolie (la Turquie actuelle) ainsi qu’en Ionie et en Eolide (Grèce actuelle), il commence à poser problème à Rome. La situation était d’autant plus tendue qu’en 195, Antiochos avait accueilli Hannibal, alors défait. Des négociations de non agression ont lieu à Rome en 193 mais n’aboutissent pas et la guerre commence lorsque Antiochos commence à s’attaquer à la Grèce et à la liberté des grecs, préservée par les Romains.
A partir de cette période l’occupation de la Grèce donne lieu à un conflit direct entre Rome et Antiochos qui se traduit par une série de batailles : en 191, par exemple, les Romains font débarquer deux légions en Grèce qui forcent Antiochos à se replier. Les victoires romaines en Grèce conduisent Antiochos à se méfier, d’autant plus que les Romains bénéficient du soutien d’Ilion (Grèce actuelle). Antiochos se retrouve alors dans l’obligation de traiter avec les Romains en renonçant à ses possessions en Europe et en laissant l’indépendance des cités grecques du littoral égéens. Les Romains, en retour, lui demandent de payer la totalité de leurs dépenses de guerre et d’abandonner l’Asie Mineure jusqu’au Taurus (en Turquie actuelle, au nord de Chypre). Cela met un terme aux négociations. Scipion l’Africain, qui était en convalescence durant cette période, récupéra son fils qu’Antiochos avait pris en otage sans demande de rançon. Malgré tout, une dernière bataille a lieu et se traduit par la victoire des Romains. Un traité de paix est ratifié en 188 et les conditions étaient les suivantes : abandonner l’Asie jusqu’au Taurus, payer quinze mille talents sur dix ans, livrer Hannibal et les autres réfugiés carthaginois, remettre toute la flotte et les éléphants. Hannibal ne sera jamais livré aux Romains puisqu’il a réussi à fuir mais, trahi par son hôte, le roi Prusias, il se suicide afin d’échapper aux Romains.

Scipion l’Africain vs.Caton l’Ancien
Sur le plan de la politique interne, résumons brièvement : les deux personnages importants sont Scipion l’Africain (236-183) et Caton l’Ancien (234-149) :
– Scipion l’Africain est né dans une famille riche et célèbre. Il est le héros de la deuxième guerre punique et devient consul en 205. En 199, il devient censeur et, en 190, il seconde son frère dans la guerre contre Antiochos III de Syrie. En 184, nous y reviendrons, il doit affronter un procès pour concussion (perception illicite d’argent) et il part en exil à Literne où il meurt en 183 et rédige comme épitaphe « Ingrate patrie, tu n’auras pas mes os ».
– Caton l’Ancien (234-149) commande les troupes romaines en 195 et devient un héros en 194. Sa vie est résumée par Plutarque mais sa formule est « la guerre nourrit la guerre », autrement dit, « une armée doit piller pour se nourrir ». En 180-177, il combat les Celtibères (un mélange de Celtes et d’Ibères). Mais en 184, il oppose une censure à Scipion, ce qui donne lieu à la condamnation et à l’exil de Scipion. Nous retrouverons Caton l’Ancien ultérieurement, mais il est à noter qu’il est l’auteur d’un traité d’agriculture (De agri cultura) qui nous soit parvenu en intégralité.
Les années 160-150 sont marquées par une série de lois contre le luxe et la corruption. Un extrait des lex fannia, par exemple, sont citées par Macrobe (370-430 ap. J-C) :
La loi Fannia, très saints augustes, fut proposée au peuple, de l’avis unanime de tous les ordres; elle ne fut point présentée, comme la plupart des autres, par les préteurs ou les tribuns, mais par les consuls eux-mêmes, de l’avis et par le conseil de tous les bons citoyens, attendu que le luxe des festins nuisait à la république plus qu’on ne pourrait se l’imaginer; car la chose était venue à un tel point, que plusieurs jeunes gens ingénus trafiquaient de leur liberté et de leur vertu pour satisfaire leur gourmandise, et que plusieurs citoyens romains arrivaient au comice gorgés de vin, et décidaient, ivres, du sort de la république (Macrobe, Saturnales, Livre 2, chapitre 13 (en ligne))
La troisième guerre macédonienne (172-168)
Les Macédoniens et les Grecs voulaient se dégager de la nouvelle tutelle romaine. A partir de 172, la guerre commence mais en 168, le consul Lucius Paul Emile vainc les macédoniens à Pydna. En 167, le roi de Macédoine est fait prisonnier et le royaume de Macédoine passe sous domination romaine. De nombreux personnages sont faits prisonniers, dont l’historien Polybe cité à plusieurs reprises précédemment. La bibliothèque de Persée est transférée à Rome. Néanmoins, les différents otages retrouveront leur patrie en 150.

La paix en Ibérie et de nouveaux troubles à venir… (168-146)
L’Hispanie (l’Espagne) conquise par les Romains est plus ou moins en paix et en processus de romanisation. Elle avait été inaugurée par Scipion l’Africain mais d’autres personnages, comme Tiberius Sempronius Gracchus, ont créé de nouvelles villes ou s’en sont accaparé de nouvelles : Carteia (Algesiras), transformée en ville pour les vétérans et leurs femmes ; en 152, Cordoue (Cordoba) est ouverte aux Romains. Mais en 150, un groupe d’Ibères a été massacré par le préteur alors qu’il leur faisait croire qu’ils allaient coloniser de nouvelles terres. Le peuple en question (les Lusitaniens), reprend les armes avec, à leur tête, le chef Viriatus. En 147, il tue le préteur responsable du massacre. En 140, une paix est finalement trouvée alors même que la troisième guerre punique vient de commencer et que Carthage avait retrouvé ses forces : la guerre avait en effet commencé en 149, mais cela fera l’objet du post suivant.

Sources :
Le Bohec Y., Les Grands Généraux de Rome, Paris, Tallandier, 2024
Brizzi G. « L’empire mondial » in Histoire romaine, Tome 1, Paris, Fayard, 2000, pp. 442-501
Pour les cartes : https://www.youtube.com/watch?v=xZWaFvLot6k&ab_channel=EpicTeachingofHistory


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