La cosmologie est l’étude scientifique du monde et de l’univers ainsi que des lois qui le gouvernent tandis que la cosmogonie est la présentation des mythes sur l’origine du monde.
Aristote (384-322 av. J-C) a été, pendant des siècles, considéré comme « le Philosophe », touchant à tous les domaines de la connaissance (éthique, politique, logique, sciences naturelles, physique notamment). Comme ses prédécesseurs Platon et autres philosophes dits présocratiques, il s’est intéressé au fonctionnement de l’Univers.
Pour ce philosophe, le monde est éternel et il ne peut avoir été créé par le démiurge comme le pensait Platon : au contraire, dans la conception d’Aristote, le mouvement est continu : il ne peut donc pas y avoir de moteur ou de « mouvement premier ». Pour Aristote, le mouvement est éternel et est circulaire, puisque c’est le mouvement parfait.
Dans la conception d’Aristote, la Terre est au centre de l’univers, comme le montrait déjà l’astronome Eudoxe de Cnide (408-355). La limite de l’univers est une sphère sur laquelle on retrouve les étoiles dont le mouvement se fait d’est en ouest autour de l’axe de la Terre. Au-delà de cette sphère, on ne retrouve rien, pas même le vide. Pour Aristote donc, l’univers est un corps fini, ce qui est un signe de se perfection.
Mais l’univers est aussi délimité en deux zones : le monde supralunaire (la région des astres) et le monde sublunaire (sous l’orbite de la Lune).
Dans le monde supralunaire, les mouvements sont réguliers et circulaires et peuvent être décrits par la géométrie euclidienne. Il s’agit des « mouvements de la sphère des fixes ». Le monde supralunaire est donc composé des astres, des planètes, du soleil et de la lune. Le monde supralunaire est aussi composé d’un seul élément : l’éther. Cet élément est une substance lumineuse, céleste et divine et permet le mouvement circulaire. D’ailleurs, Aristote la reprend à d’autres philosophes, Anaximandre notamment, qui selon Aristote, la confond avec le feu. Chez Hésiode, on retrouve également l’existence de l’éther dans l’univers : dans la Théogonie, il explique notamment :
Puis, du Vide, naquirent l’Erèbe et la Nuit noireaude.
De la Nuit naquirent l’Ether et le Jour, deux frères
Qu’elle avait conçus en s’unissant à l’Erèbe. (123-125)
L’éther n’est donc pas un cinquième élément parce qu’il n’est présent que dans le monde supralunaire. Au contraire, dans le monde sublunaire – sous l’orbite de la Lune donc -, nous retrouvons les quatre éléments. Ils ont des mouvements rectilignes (en ligne droite avec une vitesse constante) : le feu monte vers le ciel, la terre est attirée par le sol… et les éléments sont composés de deux propriétés : le feu est sec et chaud (donc léger), l’air est chaud et humide, l’eau est froide et humide et la terre est sèche et froide. Les éléments peuvent également se transformer : le feu devient de l’air quand sa chaleur sèche devient humide par exemple. Selon Aristote, les corps sont tous composés des quatre éléments.
Mais le monde sublunaire et supralunaire ne sont pas coupés entre eux : le déplacement du ciel et le mouvement des astres engendre les saisons et donc les phénomènes du monde sublunaire.
Bibliographie :
Guyomarch’h Gweltaz, La philosophie d’Aristote, Paris, Vrin, 2020
Hésiode, La Théogonie, Paris, Le Livre de Poche, 1999



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