La « raison pure » chez Kant

Parmi les livres de philosophie qui intimident le plus le profane, on retrouve la Critique de la raison pure d’Emmanuel Kant. Publié en 1781, cet ouvrage marque un tournant à la fois dans la carrière du philosophe de Königsberg, mais également dans l’histoire de la philosophie.

Pour autant, la philosophie de Kant est moins difficile d’accès qu’elle n’y paraît à première vue, à condition d’avoir le « traducteur » qui permet de comprendre les termes utilisés.

Commençons donc par décortiquer ce que Kant entend par raison. Pour lui, la raison au sens strict est « la faculté de connaissance supérieure intégrale ». Pour autant, à partir de la raison au sens strict, on ne peut avoir de connaissance objective matérielle. L’aspect « pur » de la raison désigne alors que la connaissance est a priori, sans aucun élément qui proviendrait de l’expérience au sens large. Dans l’introduction à la Critique de la raison pure, Kant écrit qu’il s’agit « de la raison qui contient les principes permettant de connaître quelque chose absolument a priori« .

Autrement dit, la raison pure est celle qui nous permet de comprendre les choses qui ne dépendent pas de ce que l’on perçoit avec nos sens et qui permet de saisir des concepts abstraits, des lois mathématiques ou des lois logiques.

Dix ans après la publication de la première édition de la Critique de la raison pure, dans le texte intitulé « Quels sont les progrès réels de la métaphysique en Allemagne depuis le temps de Leibniz et Wolff » (1791), Kant donne une définition de la raison pure :

La raison pure se définit comme « la faculté de connaître de manière général quelque chose a priori. Elle est la faculté de connaître des choses indépendamment de l’expérience, et donc des représentations des sens » (cité par Eisler, 1994, p. 893).

Dans la Critique de la raison pure, Kant explique : « J’appelle pures (…) toutes les représentations où l’on ne trouve rien qui appartienne à la sensation » (cité par Eisler, 1994, p. 876).

Sources :

Eisler R. Kant Lexicon II, Paris, Tel Gallimard, 1994
Grandjean A., La philosophie de Kant, Paris, Vrin, 2016

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