L’Odyssée, résumé détaillé des chants V à VIII : Ulysse accueilli chez les Phéaciens

  1. Chant V : Ulysse, libéré de la nymphe Calypso
  2. Chant VI : Ulysse sur l’île des phéaciens
  3. Chant VII : Ulysse accueilli par Alkinoos
  4. Chant VIII : Ulysse chez Alkinoos et Arété

Note : Pour un résumé complet de l’Iliade, de l’Odyssée et des textes relatifs à Troie, voir : https://lesitedushifa.fr/a-la-decouverte-du-cycle-troyen/

Chant V : Ulysse, libéré de la nymphe Calypso

Lorsque le jour se lève, Athéna interroge Zeus et les autres dieux sur la destinée d’Ulysse qui est prisonnier de la nymphe Calypso. Zeus envoie Hermès chez Calypso pour lui demander de relâcher le héros de la guerre de Troie mais :

« Il doit, vingt jour encor, souffrir avant d’atteindre (…) la terre des Phéaciens qui sont parents des dieux : c’est eux qui, l’honorant comme un dieu, de tout cœur, doivent le ramener, sur un de leurs vaisseaux, au pays de ses pères, après l’avoir comblé d’or, de bronzes et d’étoffes en si grande abondance qu’Ulysse, revenu d’Ilion sans encombre, n’eût jamais rapporté pareil lot de butin. Car son destin, à lui, est de revoir les siens, de rentrer sous le toit de sa haute maison, au pays de ses pères » (p. 633-634).

Hermès s’exécute et redescend chez Calypso. Arrivé sur l’île, le dieu est accueilli par la nymphe. Il lui explique la raison de sa venue : elle doit libérer Ulysse. Lorsqu’elle va lui annoncer la nouvelle, il est prudent et craint une ruse de sa part : « Je ne mettrai pas le pied sur un radeau, si tu ne consens pas à me jurer, déesse, le grand serment des dieux que tu n’as contre moi aucun autre dessein pour mon mal et ma perte » (p. 637). Calypso le rassure et lui sert à manger mais lui demande s’il est sûr de vouloir partir. Il lui répond alors qu’il rêve de retrouver sa femme Pénélope. Apprenant son départ, Poséidon se met en colère et veut continuer à lui envoyer différentes peines avant son retour à Ithaque. Il déclenche une tempête qui rend Ulysse impuissant mais il est protégé par Ino, une déesse des mers. Elle lui conseille de nager jusqu’aux rivages de Phéacie où il trouvera abri. La tempête se calme et au quatrième jour après son départ, il voit la terre. Il arrive sur un fleuve et finit par arriver dans un bois et se crée un lit de fortune. « Sous ces feuilles Ulysse était ainsi caché et, versant sur ses yeux le sommeil, Athéna lui fermait les paupières, pour chasser au plus tôt l’épuisante fatigue » (p. 644).

Chant VI : Ulysse sur l’île des phéaciens

Pendant qu’Ulysse dort, Athéna se rapproche de Nausicaa, la fille d’Alkinoos, le chef des phéaciens et lui annonce qu’elle doit préparer son linge et qu’elle va se marier. Le lendemain, Nausicaa va parler de son rêve à ses parents et demande à aller laver ses vêtements. Ces derniers acceptent et Nausicaa monte au lavoir près de la rivière où dort Ulysse. Athéna fait alors en sorte qu’Ulysse voie Nausicaa et la suive dans la demeure d’Alkinoos. Ulysse ne comprend pas où il se trouve. Il émerge des broussailles et aperçoit Nausicaa :

« Ulysse réfléchit : irait-il supplier cette fille charmante et la prendre aux genoux ? Ou, sans plus avance, ne devait-il user que de douces prières afin de demander le chemin de la ville et de quoi se vêtir ? Il pensa, tout compté, que mieux valait rester à l’écart et n’user que de douces prières : l’aller prendre aux genoux pouvait la courroucer » (p. 648).

Il lui demande alors de l’aide, ce qu’elle accepte, en lui expliquant qui elle est et qu’elle est la fille du roi. Elle demande alors à ses servantes de l’accueillir, de ne nourrir et de le vêtir. Ulysse en profite pour se laver et une fois préparé, Ulysse fait une forte impression à Nausicaa : « je l’avoue, tout à l’heure, il me semblait vulgaire ; maintenant il ressemble aux dieux des champs du ciel ! puissé-je à son pareil donner le nom d’époux ; s’il habitait ici ! qu’il lui plût d’y rester… Mes filles, portez-lui de quoi manger et boire » (p. 650). Elle invite ensuite Ulysse à le suivre et lorsqu’il est accueilli dans le palais, tout le monde s’interroge sur l’identité du roi d’Ithaque. Nausicaa le guide à travers les rues et l’invite au logis d’Alkinoos. Ulysse implore alors Athéna de « l’accueillir en ami », ce à quoi elle répond favorablement.

Chant VII : Ulysse accueilli par Alkinoos

Arrivés au manoir d’Alkinoos, Nausicaa regagne sa chambre. Ulysse, loin derrière, est caché par une nuée créée par Athéna. Il marche dans la ville et Athéna s’avance vers lui sous la forme d’une petite fille. Elle se fait passer pour la fille d’Alkinoos et lui indique la route du palais. Il la suit, toujours invisible, et lui présente la maison : elle lui dit d’aller voir la maîtresse de la maison, Arété. Elle lui explique ensuite la généalogie d’Alkinoos qui descend directement de Poséidon. Rentrant dans le palais, il trouve « coupe en main, les rois de Phéacie : doges et conseillers étaient en train de boire au Guetteur rayonnant (Hermès) ; c’est à lui qu’en dernier, avant d’aller dormir, ils faisaient leur offrande » (p. 656). Toujours invisible, il se dirige vers Arété et Alkinoos. La nuée se dissipe et Ulysse leur demande l’accueil. Le plus âgé des phéaciens, Echénéos, demande à Alkinoos de servir du vin à l’étranger qui vient de rentrer et de lui permettre de s’asseoir dans un fauteuil. Alkinoos accède à sa demande et suggère à tous d’aller se reposer tout en précisant : « Je voudrais que nos soins épargnent à cet hôte et chagrins et fatigues, et qu’il rentre chez lui,, d’une traite, joyeux, de si loin qu’il pût être, sans que, dans le trajet, il eût à endurer ni malheur ni souffrance, jusqu’au débarquement à la terre natale » (p. 657). Il prend Ulysse pour un immortel, ce à quoi ce dernier répond qu’il n’est qu’un mortel. Lorsque tout le monde est parti se coucher, Arété demande à Ulysse son identité : « Ce que je veux d’abord te demande, mon hôte, c’est ton nom et ton peuple ? et qui donc t’a donné les habits que voilà ? Ne nous disais-tu pas que tu nous arrivais après naufrage en mer ? » (p. 658). Ulysse raconte alors qu’il vient de l’île de Calypso, la fille du titan Atlas et raconte une partie de son voyage : Zeus a mis son bateau en pièce et son équipage a disparu. Il a flotté neuf jour et le dixième, il est arrivé chez Calypso. Durant sept ans, il est resté prisonnier de son île et durant la huitième année, elle « le pressa de partir » (p. 659). Alors il a navigué durant dix-sept jours et, aux dix-huitième, il a aperçu l’île des phaéciens. Mais pour l’empêcher d’aborder, Poséidon a lancé une tempête contre lui et il a fini par arriver sur l’île en nageant et en passant à travers le fleuve. A ce moment-là, il s’endort et à son réveil, il aperçoit Nausicaa. Il lui doit ses vêtements, du vin et un bain. Alkinoos lui répond alors : « Mon hôte ! notre enfant n’oublia qu’un devoir : ses femmes étaient là ; pourquoi ne pas t’avoir conduit jusque chez nous ? C’est elle qu’en premier, tu avais implorée » (p. 659). Ulysse répond alors que c’est lui qui a refusé. Alkinoos lui propose de lui donner sa fille en mariage s’il le souhaite, mais il lui propose également de repartir s’il en a envie. Ulysse prie alors Zeus de lui permettre de repartir chez lui. Durant ce temps-là, la couche d’Ulysse est préparée par les servantes d’Alkinoos et il peut aller se coucher.

Chant VIII : Ulysse chez Alkinoos et Arété

Au réveil, Ulysse et Alkinoos se croisent et le roi convoque une assemblée. Il explique que « cet étranger » (Ulysse n’a toujours pas révélé son identité) veut être ramené aux navires. Il propose alors de l’accompagner dans un vaisseau spécial pour lui permettre de rentrer chez lui. Le vaisseau est en cours de préparation et un repas est préparé. Un aède se lève et raconte des épisodes de l’Iliade, notamment :

« La querelle d’Ulysse et du fils de Pélée, leur dispute en un opulent festin des dieux, leurs terribles discours et la joie qu’en son cœur, en ressentait le chef suprême Agamemnon ; car, voyant les deux rois achéens en querelle, l’Atride repensait aux dires prophétiques de Phoebos Apollon dans la bonne Pytho, un jour qu’il en avait franchi le seuil de la pierre pour consulter l’oracle, au temps où le grand Zeus décidait de rouler Danaens et Troyens dans le flot du malheur » (p. 662-663).

En entendant cette histoire, Ulysse se met à pleurer mais il les essuie de son écharpe. Seul Alkinoos se doute des larmes du roi d’Ithaque et il met un terme au repas. Des jeux ont ensuite lieu : la course d’abord, puis la boxe. Ulysse est défié par Laodamas, le fils d’Alkinoos, sous-entendant qu’il est un pirate. Il lance alors un disque et Athéna, sous les traits d’un homme, vient annoncer la victoire d’Ulysse. Ce dernier explique alors qu’il est imbattable au tir à l’arc, à part par Philoctète. Alkinoos, ravi des propos d’Ulysse, propose plutôt « le festin, la cithare et la danse, le linge toujours frais, les bains chauds et l’amour » (p. 666). Il propose alors un jeu de défi d’aèdes.

Démodocos, l’aède aveugle, raconte l’histoire des amours entre Arès et Aphrodite et l’adultère subi par Héphaïstos ainsi que la manière dont il s’est vengé. Suite à cette histoire, Alkinoos fait danses ses fils, Laodamas et Halios. Ulysse flatte Alkinoos en lui disant : « Seigneur Alkinoos, l’honneur de tout ce peuple, tu m’avais dit combien excellent vos danseurs ; mais la preuve en est faite et leur vue me confond ». Alors Alknoos explique qu’il est le treizième seigneur de l’île et demande à ce que chacun ramène un cadeau à Ulysse en remerciement de ses hommages. Des cadeaux sont portés auprès d’Arété et Ulysse est lavé ainsi que vêtu. Après le repas, Ulysse demande à l’aède Démodocos de raconter l’histoire du cheval de bois réalisé par Ulysse. L’aède s’exécute et raconte comment grâce à la ruse d’Ulysse, Troie a été ravagée. Le roi d’Ithaque, entendant ce récit, se met à pleurer : bien qu’il arrive à cacher ses larmes, Alkinoos s’en rend compte et demande à l’aède d’arrêter puisqu’il préfère la joie. Il demande alors à Ulysse, avant de partir, de donner son identité : il se rend compte que la guerre de Troie l’a tourmenté et l’interroge : « Aurais-tu donc perdu quelque noble allié, un beau-frère, un beau-père ? quelqu’un de ces amis que l’on aime le mieux après son propre sang et sa propre famille ? un brave compagnon, loyal et dévoué ? car avoir un ami toujours plein de sagesse, c’est avoir mieux qu’un frère ! » (p. 674).

2 réponses à « L’Odyssée, résumé détaillé des chants V à VIII : Ulysse accueilli chez les Phéaciens »

  1. Merci vous m’avez beaucoup aidé

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    1. Avec plaisir !

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