
- Livre V : Le partage des armes d’Achille
- Livre VI : L’arrivée d’Eurypyle, le fils d’Héraclès
- Livre VII : L’arrivée de Néoptolème, le fils d’Achille
- Livre VIII : Néoptolème contre Eurypyle
- Livre IX : L’arrivée de Philoctète, le meilleur des archers
Note : Pour un résumé complet de l’Iliade, de l’Odyssée et des textes relatifs à Troie, voir : https://lesitedushifa.fr/a-la-decouverte-du-cycle-troyen/
Livre V : Le partage des armes d’Achille
A l’issue des jeux funèbres à l’honneur d’Achille, Thétis place l’ensemble des armes du héros grec au milieu de l’Assemblée. Il s’agit de son bouclier (longuement décrit dans le chant XVIII de l’Iliade) et dont la description est paraphrasée par Quintus de Smyrne. Aux côtés du bouclier, Thétis a déposé le casque d’Achille, le plastron de la cuirasse, les jambières, son glaive et sa lance. Alors Thétis dit aux Achéens que celui qui a sauvé la dépouille d’Achille peut s’avancer pour les récupérer. Deux hommes s’avancent : il s’agit d’Ulysse et d’Ajax le Grand. Ajax en appelle à Nestor et à Agamemnon. Nestor prend la parole pour leur dire qu’un conflit entre les deux au sujet des armes d’Achille serait une tragédie puisqu’il y aurait de la jalousie entre les deux. Il propose de les départager en demandant leur avis aux prisonniers Troyens. Les Troyens prisonniers sont au cœur de l’Assemblée et Ajax s’en prend à Ulysse, lui reprochant d’avoir fui à des moments clés de la guerre. Ulysse lui répond avec ironie que l’intelligence surpasse la force : « C’est l’intelligence qui permet au carrier dans la montagne de détacher sans peine une roche abrupte, si dure soit-elle » (p. 27). Il explique également qu’il a le pouvoir de convaincre n’importe qui grâce à son éloquence : « Il est grand le pouvoir de la parole que guide la prudence, alors que le courage échoue et que la taille ne sert de rien, là où la sagesse fait défaut » (p. 28). Ajax, de nouveau, s’en prend verbalement à Ulysse, lui reprochant de ne pas être intervenu pour sauver la dépouille d’Achille. Ulysse lui répond alors qu’il l’a tout de même vaincu lors des jeux en l’honneur de Patrocle (contés dans le chant XXIII de l’Iliade) et que sa force surpasse la sienne. Les Troyens votent unanimement pour Ulysse, le considérant comme le plus fort entre les deux. « Son âme déborde de joie ; mais l’armée pousse un cri de douleur » (p. 30). Ajax, déçu, retourne avec ses compagnons vers leurs nefs.
Thétis et les Néréides replongent dans l’eau pendant que les Argiens dînent à bord des bateaux tandis qu’Ajax rumine contre eux et en oublie de manger. Furieux, il s’arme et veut aller affronter Ulysse. Ajax court sur le bateau dominé par Folie, mais Ulysse est protégé par Athéna. Lorsqu’Aurore se lève, Ajax s’en va abattre des animaux sans raisons. Ménélas prend Agamemnon à part pour lui expliquer que la folie d’Ajax pourrait les conduire à leur perte – il est le deuxième plus grand des Achéens après Achille –. : « Il va bientôt brûler les nefs et nous massacrer aussi jusqu’au dernier dans les baraques, tant il a de rancœur pour les armes ! » (p. 34). Agamemnon le rassure en lui disant que ce n’est pas Ajax qui est fou mais les dieux qui veulent leur perte. Ajax abat un bélier et lui dit :
« Gis donc dans la poussière, pâture des chiens et des oiseaux ! Non ! les armes glorieuses d’Achille elles-mêmes n’ont pas su te garantir, ces armes que tu fus assez sot pour disputer à bien meilleur que toi. Gis, chien ! Nul ne te pleurera, ni ton épouse venue avec ton fils te serrer dans ses bras, impuissante à contenir sa douleur, ni tes parents privés désormais du bon recours qu’espérait leur vieillesse ; non, personne, puisque tu as péri loin de ta patrie et que les oiseaux et les chiens vont déchirer ton corps » (p. 35).
Parlant ainsi, Ajax est persuadé d’avoir tué Ulysse mais Athéna chasse Folie de ses yeux et lui montre ce qu’il a fait. Il comprend alors qu’il a été dupé par les dieux et reste immobile sur place. Il regrette ce qu’il a fait et comprend qu’il n’était plus lui-même mais souhaite la fin des Achéens, en particulier Agamemnon et Ulysse. En disant cela, il se suicide en s’égorgeant avec le glaive d’Achille. Les Achéens accourent en masse autour de lui et tout le monde le pleure en particulier Tecmesse, sa femme. Agamemnon la réconforte en lui disant « Nous t’honorerons à l’égard d’une déesse, ainsi que ton fils, comme si le divin Ajax vivait encore, lui qui fut la force des Achéens » (p. 40). Ulysse, de son côté, regrette d’avoir eu les armes s’il avait su qu’elles conduiraient Ajax à la folie et à la mort. Un bûcher est alors préparé pour mettre Ajax dessus et l’immoler. « Le héros brûle une nuit et un jour près des nefs, dans les rafales du vent » (p. 43). Une fois le bûcher éteint avec du vin, les Achéens peinent à se reposer, craignant une attaque des Troyens : ils n’ont ni Ajax, ni Achille pour les défendre.
Livre VI : L’arrivée d’Eurypyle, le fils d’Héraclès
A l’aurore, Ménélas convoque les Achéens sur la place publique. Il suggère à ceux qui le souhaitent de rentrer chez eux puisqu’ils n’ont plus aucune défense et que la guerre lui paraît perdue. Il se reproche également d’avoir été à l’origine de la guerre (pour rappel, Hélène était sa femme). En disant cela, il veut tâter l’opinion publique puisqu’au fond de lui, il veut poursuivre la guerre et anéantir les Troyens. Diomède lui reproche son discours en lui expliquant qu’il faut poursuivre la guerre et que ce serait de la lâcheté de fuir maintenant. Le fils de Thestor, un devin, explique que la dixième année de la guerre verrait la chute de Troie. Il faut donc poursuivre le combat. De même, Ulysse suggère de poursuivre la guerre et d’aller chercher le fils d’Achille en compagnie de Diomède. Ménélas lui explique que s’il y parvient, il donnera sa fille Hermione au fils d’Achille. Ulysse et Diomède s’en vont et les Troyens s’arment en apprenant la nouvelle de la mort d’Ajax. Les dieux leur envoient une aide précieuse : Eurypyle, le descendant d’Héraclès. Escorté par des troupes, il est accueilli par les fils des Troyens qui ressentent une grande joie. Pâris lui souhaite la bienvenue « et lui témoigne mêmes égards qu’à Hector, car Eurypyle est son cousin » (p. 72). Conduit dans le palais, Hélène s’émerveille de le voir et « il s’émerveille à son tour devant Hélène » (p. 73). Les Achéens, voyant les Troyens faire la fête, sont interdits et comprennent que la bataille va reprendre. Ils doivent donc garder les nefs en sécurité. Une fois la fête finie, les Troyens vont se reposer à l’exception d’Eurypyle qui continue à veiller. Au matin, les Troyens et l’armée d’Eurypyle s’arme, en particulier de son bouclier qui représente les douze travaux de son ancêtre : « L’homme a si belle apparence qu’on le prendrait pour Arès qui parcourt les rangs ; et les Troyens qui l’escortent se réjouissent de voir, dans son armure, ce guerrier que pare la beauté des dieux » (pp. 78-79). Pâris lui souhaite la bienvenue :
« Bienvenue à toi, car mon cœur a le ferme espoir que les Argiens vont périr misérablement jusqu’au dernier, eux et leurs vaisseaux. Jamais je n’ai vu ton pareil parmi les Troyens ou les Achéens belliqueux. Je t’en conjure, par le grand et vaillant Héraclès dont tu possèdes la taille, la force et la rayonnante splendeur : souviens-toi de lui et songe à l’égaler par tes exploits ; viens bravement défendre les Troyens décimés, que nous puissions reprendre haleine ! Je sais bien que tu es seul capable de détourner les Trépas maudits de la ville expirante » (p. 79).
Eurypyle lui répond qu’il va aller devant la ville et qu’il ne reviendra pas « avant d’avoir trouvé la victoire ou la mort » (p. 79). Il rassemble ensuite tous les capitaines susceptibles de défendre Troie et s’élancent loin de la ville. Les Achéens, les voyant, se rapprochent d’Agamemnon et s’encouragent à affronter les Troyens qui chargent. La bataille commence et Eurypyle est victorieux sur les Achéens, tuant notamment Machaon, l’un des héros présents dans l’Iliade. Ménélas, Ajax « le petit » et Agamemnon chargent et font de nombreux morts parmi les Troyens, ce qui les pousse à reculer. Eurypyle se jette sur eux aux côtés de Pâris et d’Enée. Il fait tomber Ajax sans le tuer et les écuyers d’Arès l’enlèvent avant qu’Eurypyle ne puisse l’occire. Des Achéens arrivent en renfort auprès d’Agamemnon et de Ménélas et parviennent à faire reculer les Troyens mais ce n’est que provisoire : « Cette fois, ni les Atrides ne peuvent tenir, ni nul autre parmi les Danaens experts au corps à corps. Un cruel désarroi s’empare de chacun ; car, donnant à tous l’assaut, faisant surgir le désastre, Eurypyle se lance sur leurs traces et sème le carnage » (p. 90).
Eurypyle harangue les Troyens en leur demandant de fondre sur les Achéens. Ils sont victorieux et les Achéens doivent reculer et leurs bateaux auraient pu être incendiés si la nuit n’était pas arrivée. Eurypyle et les Troyens reculent mais restent non loin des bateaux. Pendant ce temps, les Argiens pleurent leurs morts.
Livre VII : L’arrivée de Néoptolème, le fils d’Achille
Le lendemain, au réveil, les Argiens se dirigent vers les nefs pour lutter contre Eurypyle. D’autres restent pour ensevelir Machaon et Nirée tués la veille. La bataille reprend, et l’un des fils de Nestor qui est en deuil est réconforté par son père.
« Cesse la funèbre besogne de ce deuil cruel, mon fils : il est malséant au sage de larmoyer comme une femme, prostré près de celui qui n’est plus. Tu ne saurais désormais le ramener à la lumière, puisque son âme s’est envolée dans l’air, loin des regards, puisque la flamme dévastatrice a dévoré son corps et la terre a recueilli ses os : il a passé de même qu’il s’était ouvert à la vie. Domine ton immense douleur, comme je le fis quand les ennemis m’eurent tué un fils qui ne le cédait point à Machaon ; il brillait par la sagesse non moins que par sa pique et nul au monde n’a chéri son père autant qu’il me chérissait ; c’est pour moi, pour sauver son père qu’il a péri. Je n’en ai pas moins consenti, dès après sa mort, à prendre de la nourriture, à lui survivre et à voir encore la lumière du jour ; car je savais bien que la route de l’Hadès est commune à tous les hommes et que, pour chacun de nous, est fixé le triste terme de la mort lourde de sanglots : il sied au mortel d’accepter tout ce que le Ciel lui octroie, heurs et malheurs » (pp. 106-107).
Notons au passage que ce passage traduit l’inspiration stoïcienne de Quintus de Smyrne
Le fils de Nestor lui répond qu’il lui est douloureux d’accepter la mort de ses amis et Nestor lui répond qu’il n’a aucune prise dessus et qu’il lui faut l’accepter.
Pendant ce temps-là, Eurypyle est invincible et continue à faire des ravages chez les Achéens qui finissent par se réfugier dans les vaisseaux. Durant plusieurs jours, la bataille continue autour des nefs et de la muraille. Une ambassade est néanmoins envoyée auprès d’Eurypyle pour négocier deux jours de trêve afin de pouvoir incinérer les morts. Eurypyle accepte et les deux camps ensevelissent leurs propres morts. A ce moment-là, l’ambassade envoyée auprès du fils d’Achille arrive sur l’île et les Achéens « demeurent interdits, quand ils découvrent en lui la belle stature du fier Achille » (p. 112). Néoptolème leur souhaite la bienvenue et leur demande qui ils sont. Ulysse lui répond qu’ils sont des amis d’Achille et qu’il doit venir à Troie pour secourir les Argiens afin de finir la guerre. Ulysse lui propose de lui donner les armes de son père tout en lui décrivant. Il lui explique également que Ménélas lui a promis la main de sa fille Hermione. Néoptolème accepte de partir le lendemain espérant être « la lumière des Danaens » et leur offre l’hospitalité. Déidamie, la veuve d’Achille, est quant à elle inquiète à l’idée que son fils puisse être tué au combat. Lorsque le jour se lève, ils quittent leurs lits et Déidamie sanglote et essaye de le convaincre de ne pas partir. Néoptolème la rassure et lui dit qu’il sera victorieux et finit par la quitter, la laissant en pleurs. « A le voir quitter sa patrie, on dirait Arès marchant à la mêlée sanglante, plein de courroux contre l’ennemi : le cœur en furie, le sourcil terrible, le dieu promène autour de lui des regards brillants comme u ne flamme et son visage, malgré la beauté qui le pare, respire un air terrible qui glace si bien d’effroi quand on le regarde passer que l’épouvante saisit même les dieux » (p. 119). La traversée se passe sans difficultés et Ulysse ainsi que Diomède lui content les exploits d’Achille. Ils finissent par aborder au côté des autres navires des Achéens. Pour le moment, ils luttent sur le mur qu’ils ont bâti pour protéger les navires et cherchent à tout prix à le protéger. Lorsque le navire d’Ulysse arrive, tous s’équipent et Néoptolème s’arme avec l’équipement de son père. « Grâce à l’art d’Héphaïstos, les pièces s’ajustent sur ses membres, légères pour lui, alors qu’elles seraient un fardeau colossal pour d’autres » (p. 122). Lorsque les Argiens le voient, ils ne peuvent aller vers lui parce qu’ils doivent protéger le mur, mais ils se réjouissent de l’arrivée du fils d’Achille qui leur redonne de l’espoir. Ulysse, Diomède et Néoptolème parviennent à les chasser du rempart avec leurs flèches. Les Troyens finissent par reculer mais Eurypyle ne leur permet pas de fuir. Il leur demande de ne pas lâcher l’ennemi tant qu’il n’a pas abordé. Il saisit une pierre qu’il jette sur la muraille et qui parvient à la faire craquer. Néoptolème, du haut des remparts, mets les Troyens en fuite et les force à se regrouper autour d’Eurypyle. Athéna finit par descendre de l’Olympe pour arriver à Troie et encourager les Achéens. Néoptolème surpasse tous les autres « puisqu’il porte en lui le sang de Zeus et qu’il est l’image de son père » (p. 127). Au pied des remparts, il parvient à éliminer un grand nombre de Troyens tout en encourageant les Achéens à poursuivre le combat pour protéger les murailles. « Les Myrmidons ont grande joie de voir leur prince » et tous voient en lui Achille (p. 129). A l’aube, les Troyens reculent mais restent proche des vaisseaux. Néoptolème est acclamé et Phénix, un vieillard, lui rappelle des souvenirs relatifs à Achille en prophétisant la mort prochaine d’Eurypyle. Néoptolème reçoit ensuite de nombreux cadeaux et Agamemnon lui explique qu’il lui rappelle Achille en tous points. Lorsque Néoptolème se retire au campement où logeait Achille, il en ressent une grande tristesse puisque « le regret de son père l’envahit ». Les captives d’Achille « tombent en admiration devant lui » et Briséis elle-même se sent à la fois réjouie de voir son petit-fils tout en étant triste pour Achille. Les Troyens, de leur côté, célèbrent Eurypyle qui a tué tant d’Achéens ce jour-là et chacun s’endort.
Livre VIII : Néoptolème contre Eurypyle
Lorsque le jour se lève, chacun se prépare au combat et Néoptolème harangue les Myrmidons pour leur demander d’être « le fléau de l’ennemi » (p. 144). Il s’élance sur son char et passe par dessus la muraille grâce aux chevaux de son père qui reconnaissent Néoptolème. Les Achéens envahissent la plaine et font un vaste front face aux Troyens. « Partout, Néoptolème porte le carnage et la terre gémit sous les cadavres des Troyens » (p. 147). Eurypyle se distingue parmi les Troyens et abat un grand nombre d’Achéens. « Le belliqueux Eurypyle abat autant d’Achéens à coups de lance, jusqu’au moment où, le cœur plein de superbe, le fils d’Achille l’aborde » (p. 149). Les deux se défient verbalement mais Eurypyle ne reconnaît pas le fils d’Achille qui lui explique qui il est. Eurypyle lui lance une pierre mais le bouclier le protège et il reste immobile. Ils se ruent l’un sur l’autre et combattent mais « sont tous deux nés du sang des Bienheureux » (p. 151) et ils sont quasiment invulnérables. Au final, « la grande pique du Pélion (Néoptolème) transperce la gorge d’Eurypyle, après avoir longtemps peiné : un glot de sang vermeil gicle ; par la blessure, l’âme du héros s’envole de son corps et les ténèbres de la mort tombent sur ses yeux » (p. 152). Eurypyle est donc mort et Néoptolème se vante, ce qui fait paniquer les Troyens qui reculent. L’armure d’Eurypyle est dérobée par les Achéens et Zeus envoie la foudre. Néoptolème poursuit le combat et s’abat sur les Troyens. Arès veut secourir les Troyens qui arrive à Troie et « enjoint aux Troyens de marcher contre l’ennemi » (p. 153). Arès est invisible mais Hélanos, un érudit, a compris d’où venait la voix. Il enjoint alors les guerriers Troyens à continuer de combattre et la bataille reprend. Néoptolème ne se laisse pas ébranler et continue son carnage. Arès finit par quitter le champ de bataille quand Zeus fait retentir le tonnerre. Les Troyens perdent courage et les Achéens sont toujours déterminés grâce à la force du fils d’Achille. Au final, les Troyens se réfugient à Troie et vont combattre autour des murs de la ville. Du haut des remparts de la ville, les Troyens abattent les Achéens avec des flèches mais cela ne suffit pas. Sur l’Olympe, Ganymède – fils de Tros, roi de Dardanie et amant de Zeus – lui demande de protéger la ville. Zeus accède à sa requête et protège Troie avec une brume intense. Nestor leur demande de regagner les nefs en comprenant que Zeus protège Troie et qu’il est impossible de le défier. Après s’être lavés, ils font la fête avec Néoptolème qui a réussi à vaincre le fils d’Héraclès. Chez les Troyens, les soldats se relaient pour protéger les murailles face à la menace.
Livre IX : L’arrivée de Philoctète, le meilleur des archers
Le lendemain matin, les Achéens sont surpris de voir Troie au loin, débarrassée des nuages de la veille. Chez les Troyens, le désespoir est important car ils s’imaginent qu’Achille est toujours en vie. Anténor prie Zeus d’achever les Troyens rapidement « plutôt que de prolonger nos tourments » (p. 181). Zeus accepte de « faire périr en masse les Troyens » mais il refuse de détourner Néoptolème de la ville. Les Achéens et les Troyens brûlent leurs morts et font flamber des bûchers. La mort d’Eurypyle a causé un tourment important chez les Troyens. Du côté des Achéens, le fils d’Achille va se recueillir sur le tombeau de son père et lui parle en pleurant, jurant de le venger. Le lendemain, les Achéens se réarment et vont à Troie. L’enjeu n’est plus de libérer Hélène ou de punir Pâris mais bien de détruire la cité. Mais Déiphobe, un fils de Priam, encourage les soldats à combattre en leur disant qu’Achille n’est plus et qu’il faut combattre. Les Troyens s’arment de nouveau et sortent de la ville pour affronter les Achéens et la bataille fait rage aux portes de Troie. Apollon descend de l’Olympe pour soutenir les Troyens et Poséidon, s’en rendant compte, soutient les Achéens. Poséidon demande alors à Apollon de ne pas tuer le fils d’Achille en le menaçant de l’engloutir ainsi que Troie. Apollon s’en va et le combat continue. Calchas, le devin, finit par demander aux Achéens de retourner vers les navires parce que ce n’est pas ce jour qu’ils prendront Troie. Les Achéens demandent à Diomède et Ulysse de se rendre à Lemnos, la cité d’Héphaïstos, puisque c’est là que « jadis, les femmes avaient machiné une mort cruelle pour leurs époux légitimes, poussées par un terrible ressentiment : ceux-ci les dédaignaient et avaient pris pour compagnes de lit des esclaves (…) Alors la jalousie s’était emparée de leur cœur et, l’âme gonflée par le courroux, elles avaient tué leurs maris au logis, de leur propre main (…) » (p. 193). En arrivant au pays de Lemnos, ils trouvent le fils de Poes, Philoctète, en proie à de grands tourments. Voyant Ulysse et Diomède arriver, il veut leur tirer dessus mais Athéna dissipe sa colère. Ils lui promettent de guérir ses blessures s’il rejoint l’armée des Achéens. Il se laisse convaincre et monte sur le bateau. Revenu sur les rivages d’Ilion, il est soigné et retrouve la force et la santé. Agamemnon explique ce qui est arrivé à Déiphobe :
« Ami, les dieux ont voulu que nous t’abandonnions jadis dans Lemnos qu’entourent les flots : nous avions perdu le sens ; mais ne va pas point en retour concevoir contre nous une terrible colère. Ce n’est pas sans l’aveu des Immortels que nous avons agi : sans doute voulaient-ils, ces Bienheureux, nous accabler de maux en ton absences, car tu n’as pas ton pareil pour frapper l’ennemi de tes flèches, quand il vient t’affronter » (p. 199-200).
Philoctète reçoit de nombreux cadeau et pardonne à tous les Achéens ce qu’il a vécu. Ils festoient et la nuit arrive. Philoctète s’est mis en tête de détruire Troie. « On se couvre des armures et des écus ; et voici que tous en masse, s’élancent des nefs avec leur arroi de piques de frêne, de boucliers en cuir de bœuf et de casques à doubler cimier » (pp. 201-202). La bataille peut reprendre avec le meilleur archer des Achéens.


Laisser un commentaire