Le fait d’être « tronqué » dans le livre Δ de la Métaphysique d’Aristote

La notion de mutilation (de mutilo) vient en réalité de Francisco Suárez qui, dans son Index détaillé de la Métaphysique d’Aristote, propose un résumé détaillé des chapitres de ce livre monumental. Pour Aristote donc, la mutilation est traduite en « tronquée ». Il s’agit d’un tout divisible en parties (Livre Δ, chap. 27). Le nombre deux, nous dit Aristote, est « unique » : on ne peut pas le tronquer. Par contre, en musique, l’octave peut être tronqué en huit parties. A l’inverse, l’homme n’est pas « tronqué » s’il lui manque une partie de son corps puisqu’il reste « homme » dans son individualité. Pour que la chose qui reste mutilée soit plus grande que celle qui est coupée, il faut qu’elle soit plus grande que celle qui est coupée et qu’elle ne conserve plus la même identité. Comme l’explique Suárez dans son Index : « Il faut que la partie manquante ne soit pas une des principales, car l’objet ne peut subsister sans aucune d’entre elles, par exemple la tête, le cœur, etc. » (1960, p. 62)

Sources :

Aristote, Oeuvres complètes (Métaphysique), Paris, 2022
Suárez F., Indice detaillo de la Metafisica de Aristotales, 1960

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